Ce qui me gêne profondément dans le feederisme (j'espère que je l'écris bien ?), ou comme dans l'anorexie par exemple puisque celui-ci a été cité, c'est qu'on va plaquer une nécessité souveraine de transformation du corps comme solution au fait que le corps qu'on a ne nous convient pas.
Je crois que la nature est bien faite : elle place le corps au volume, au poids dont il a besoin pour fonctionner, en fontion des contextes physiques et psychologiques. Soit donc, si par exemple j'ai un traumatisme ancien qui me pousse à me cacher, je peux avoir un poids plus élevé (c'est un exemple hein).
Et donc, toute action de régime grossissant ou amaigrissant, qu'il soit extrême ou non, va consister à aller contre le cours naturel des choses. C'est pourquoi je trouve que le mot gavage convient particulièrement bien au feederisme, quelle que soit son intensité, que la pratique soit coachée ou non.
Moi j'aurais tendance à me poser la question, si j'avais ce genre de désir de me faire grossir ou de faire grossir quelqu'un, de pourquoi j'ai ce désir justement. A quoi ça répond. Qu'est-ce que ça vient alimenter dans mon histoire personnelle. Parce que tout ce qui va à l'encontre du cours des choses (qui me semble, je le répète, la ligne qui se définit pour qu'on vive au mieux qu'on le peut) est, par définition, déviant. Et donc un substitut à quelque chose.
Par conséquent, feeders, feedees, anorexiques ou coaches d'anorexique, sont à mon sens des gens qui se mentent à eux-même.
Ah une dernière chose : avoir le fantasme d'un corps plus gros / plus mince et mettre ce fantasme en pratique, ce n'est déjà pas la même chose, ça n'engage pas sur la même voie.